Reprendre contact après des années : quand le temps apaise les blessures

Il y a cinq ans, en arrivant à Bordeaux, j’ai perdu une amie très chère à cause d’un malentendu. Une séparation brutale, sur fond de peur et d’incompréhension, liée à un contexte que nous connaissons tous : le Covid.

De mon côté, j’ai vraiment vécu la situation comme un abandon, un rejet. Son silence après notre « séparation » n’a fait qu’accentuer ce vide immense en moi, réveillant un trauma profond (abandon, rejet) que je traîne depuis toujours. Pendant ces cinq ans, cette blessure est restée en moi, marquant bien plus que cette seule amitié.

Et puis, récemment, ma psy m’a poussée à recontacter cette amie, afin de comprendre, d’avoir une explication, afin de faire un deuil et avancer. J’en avais vraiment besoin. Alors, j’ai pris mon courage à deux mains et je lui ai écris. Nous nous sommes retrouvées autour d’un café. Nons avions tant de choses à nous dire ! Cinq ans de non-dits, à ressasser des rancœurs qui, finalement, ne demandaient qu’à être dissipées. On a mis les choses à plat, on s’est expliquées, on a compris que nos réactions d’alors étaient dictées par des émotions fortes, par la peur, par l’incompréhension. Mais en réalité, ni elle ni moi n’avions souhaité cette séparation.

Ce moment m’a fait un bien fou. Il m’a rappelé qu’avec le temps, les blessures peuvent s’apaiser, que ce que l’on perçoit comme une trahison peut être une maladresse, une incompréhension. Et surtout, que parfois, il suffit d’un pas pour briser des années de silence.

J’écris cet article pour celles et ceux qui hésitent à reprendre contact avec quelqu’un qui a compté pour eux. Parce que parfois, il ne s’agit pas de raviver une relation comme avant, mais simplement d’apporter un peu de lumière sur une histoire restée en suspens. Parfois, il faut faire un travail sur soi, laisser le temps faire son œuvre, accepter d’avoir été blessé(e), de ne pas avoir tout compris sur le moment. Mais surtout, il ne faut pas avoir peur d’envoyer ce message, de tendre la main, si au fond de nous, on en ressent le besoin. Parce que l’autre aussi, peut-être, attendait ce signe depuis longtemps.

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