Ces derniers temps, je traverse une période particulièrement anxiogène. Depuis quatre ans, je gère ma propre boîte. Au début, ça allait plutôt bien : je travaillais avec plusieurs clients fixes et mon revenu me permettait de vivre confortablement. Puis, petit à petit, les choses ont changé. J’ai perdu un client, puis un autre. Aujourd’hui, je tourne avec seulement trois clients fixes. Et une fois que mes charges sont payées, il me reste moins de 800 euros pour vivre chaque mois.
Jusqu’ici, je m’en suis toujours sortie grâce aux compléments de revenus du blog, Vinted et la conciergerie. Mais malgré tout, l’anxiété est là, parfois très forte. La peur de ne pas m’en sortir revient régulièrement. En début d’année, nous avons déménagé dans un appartement plus grand — donc plus cher — et tous ces changements mis bout à bout rendent la situation financière encore plus stressante. Et ces derniers mois, avec les dépenses du mariage, elle est encore plus présente…
On me demande souvent pourquoi j’accumule autant de boulot, pourquoi je ne prends jamais de pause, pourquoi je bosse tous les week-ends… Et bien c’est simplement pour pouvoir gagner ma vie correctement. Vivre uniquement de mon activité de community manager n’est pas viable actuellement. Et je vais même vous avouer quelque chose : parfois, j’ai envie de tout arrêter. De chercher un CDI, un truc stable, avec une fiche de paie à la fin du mois, pour ne plus dépendre des clients, de la compta, de l’URSSAF.
Pour être honnête, j’y pense de plus en plus. Je suis dans une période où je me questionne énormément. Est-ce que je veux continuer dans cette voie ? Est-ce que je me bats parce que j’aime profondément ce que je fais ? Est-ce que je serais moins stressée avec un travail et une situation plus stable … ou est-ce que je me sentirais enfermée ? Est-ce que ce serait compatible avec mon rythme de vie actuel ? Est-ce que la liberté vaut encore le prix du stress ? Je n’ai pas les réponses. Pas encore.
Puis, il faut dire les choses comme elles sont : jusqu’à maintenant, la situation n’était pas si dramatique. On arrivait à finir les mois à zéro. On ne tombait pas forcément dans le rouge. On vivait simplement. On a même pu se permettre un beau voyage au Japon. Mais à quel prix ? Pour maintenir ce fragile équilibre, j’ai travaillé 7/7, jusqu’à m’user la santé. Avec une charge mentale immense même dans les moments censés être doux. Donc oui, on s’en sortait, mais je m’épuisais.
Aujourd’hui, avec le mariage et le voyage de noces à venir, les dépenses qui s’accumulent et les alliances pour lesquelles nous nous sommes endettés sur plusieurs mois… tout change. Ce qui était juste gérable ne l’est plus. Alors forcément, les questions deviennent plus lourdes : continuer ? Faire de l’intérim à côté ? Chercher un poste à temps partiel ?
Je n’arrive pas encore à me résoudre à tout arrêter. Je suis dans une phase de réflexion, de flottement, où j’essaie de comprendre ce dont j’ai besoin et ce que je suis encore capable de donner.
Ce que je sais, en revanche, c’est que ces questionnements sont normaux. Être à son compte, c’est une liberté sur plein de plans, oui. Mais c’est aussi une pression constante, l’angoisse de ne pas y arriver, et le poids des charges, des responsabilités, de l’instabilité. Et ce stress-là, accumulé au fil du temps, peut mener ou peser sur un burnout… On ne parle pas assez de ça.
J’espère que ce partage pourra parler à d’autres qui traversent la même chose. Parce que l’anxiété financière, ce n’est pas une faiblesse. Ce n’est pas « mal gérer » ce n’est pas « manquer d’ambition », c’est juste une réalité.
Pour la suite, je ne sais pas encore où je vais. Mais je sais que je vais continuer à chercher ce qui fait sens — vraiment. Et peut-être que la réponse viendra en avançant, tout doucement.
Vaste sujet, nous aurons l’occasion d’en parler lors de votre prochaine visite. Bises
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